12 janvier 2016

Gilles TESSIER

Le fils de «la mitraille» veut changer

 

Contrairement à sa mère Monica « la mitraille... (Archives)

Contrairement à sa mère Monica « la mitraille » Proietti, tuée par des policiers en 1967, Gilles Tessier souhaite tourner la page sur sa vie de criminel avant de rendre l'âme.
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Le fils de « Monica la mitraille », célèbre braqueuse de banque tuée en 1967 à Montréal, semble déterminé à mettre un terme à l'histoire criminelle de sa famille.
Gilles Tessier, 47 ans, fils de Monica Proietti et de Viateur Tessier, désire aujourd'hui « faire son temps » à la prison de Gatineau pour ensuite prendre soin de ses enfants, et - pourquoi pas - écrire un livre sur son passé trouble.
Arrêté en octobre 2012 sur une plantation de cannabis, à Namur, Gilles Tessier purge actuellement une peine de 18 mois de détention. Il a plaidé coupable à des accusations reliées aux drogues.
Il s'est longuement entretenu avec le juge Réal Lapointe, le mois dernier, lors des représentations sur sentence. Le magistrat a salué le travail « exceptionnel » de l'accusé, qui a mis de côté drogue et alcool. Il est même devenu responsable de la gestion du dépanneur du centre de thérapie Mélarik pendant ses traitements.
« J'ai été élevé par mon père (N.D.L.R. : Viateur Tessier, un criminel redoutable), qui était rayé de la société. Il sortait du pénitencier... J'avais neuf ans. Il accusait la société de l'avoir embarré toute sa vie. Il accusait les policiers d'avoir assassiné sa femme. Il m'a élevé dans ce contexte-là. J'ai toujours haï le monde. Pis là, quand je me suis ramassé à Mélarik, au dépanneur... J'étais le genre de gars à passer à travers un mur de béton de trois pieds d'épais s'il y avait un coffre-fort de l'autre bord. Je trouvais moyen d'aller le chercher. Pis là, on m'a confié le coffre-fort. Ayoye ! J'avais accès au coffre. J'en avais la garde. Ça m'a fait voir l'autre côté de la lorgnette. Ça m'a perturbé, si on veut, de voir que des gens pouvaient me faire confiance. »
Pointe d'humour
« Mon père me disait, quand j'étais jeune : 'Toi, tu vas être un criminel intelligent, un criminel avec une patch. Toi, tu vas aller à l'école.' Avoir écouté ce saint homme, je serais probablement en train de siéger au Parlement. » Des rires plus ou moins étouffés ont jailli dans la salle d'audience.
M. Tessier, au lourd passé criminel, voit la vie pour la première fois à travers les yeux d'un homme sobre. Le juge lui a demandé s'il résisterait à la tentation pendant son séjour en prison.
« On est plutôt mal entourés là-dedans, dit M. Tessier. Quand on est entourés d'abrutis de notre acabit, on a tendance à redevenir comme eux. J'ai été, pendant 35 années, saoul et gelé tous les jours. C'est la première fois de ma vie que je suis à jeun. Je ne peux pas prédire ce qui va se passer. C'est clair que, normalement, je serais arrivé ici plein de drogue pour rentrer. Ça, c'est sûr. [...] Là, je commence à prendre un pas de recul pour voir la grosse image, puis je suis conscient de ce qui m'entoure. »
« À cause de votre passé familial, a lancé le juge Lapointe, vous êtes un peu une vedette dans le milieu carcéral... »
« Non, a répondu le quadragénaire, sourire en coin. Pas plus que ça. Je vais peut-être être une vedette dans quatre ans quand je vais mettre mon livre sur le marché. »
L'histoire de sa mère a déjà été portée au grand écran en 2004 et racontée dans un roman biographique en 1997. Il n'avait qu'un an et demi lorsque sa célèbre mère, soupçonnée du braquage d'une vingtaine de caisses populaires à Montréal, a été tuée au terme d'une poursuite policière.


Publié le 08 octobre 2013 à 05h30 | Mis à jour le 08 octobre 2013 à 05h30
Condamné à 18 mois de prison le mois dernier
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